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Kairouan : De foi, de laine et de miel

La ville est associée à plusieurs types de ferveur : la culture islamique, le savoir-faire artisanal et la passion gourmande. Kairouan, ville sainte, est vénérée pour ces génies divers, tous porteurs d’authenticité.

A 150 km de Tunis et 50 Km de Sousse, il est recommandé, lors de tout séjour tunisien, de visiter Kairouan, en excursion spéciale ou sur le trajet d’un circuit, car cette ville centrale est un véritable vivier de découvertes.

Quatrième ville sainte de l’Islam

Kairouan doit avant tout sa renommée à sa place particulière dans l’histoire de la civilisation arabo-musulmane. Elle fut élue en 670 par Sidi Okba, vainqueur des Byzantins, pour son emplacement, jugé stratégique, à priori peu évident.

Eloignée de la côte, au creux d’une cuvette, la ville a un climat rude, à la chaleur impitoyable en été. Cet isolement fut justement choisi pour l’abriter des assauts de rivaux venus par mer.

Monuments prestigieux

La grande mosquée porte le nom du fondateur de la ville. Elle présente des caractéristiques architecturales uniques et impressionnantes. On y voit un minaret à étages, le plus ancien du monde en état, une salle de prières surmontée de deux coupoles, une salle de prière composée de 17 nefs. Couvrant une superficie de 9 000 m², considérée comme le chef d’œuvre de l’art islamique du Maghreb, la mosquée a été construite en partie avec des matériaux nobles issus du site antique de Carthage.

Outre ce monument phare, Kairouan abrite d’autres lieux de culte qui consacre sa destination de pèlerinage : mosquée des Trois Portes, à la façade sculptée, mosquée du barbier, compagnon du prophète, et de multiples mausolées.


Des mains en or

Le tapis de Kairouan est l’héritier d’une tradition elle aussi millénaire, même si sa fabrication a pris son essor à partir du XIXe siècle. Cette impulsion est due à une famille d’artisans, qui imagina le « alloucha », aux teintes inspirées de la laine du mouton, doté d’un motif central hexagonal. Les coloris et dessins ont gagné en diversité, les producteurs se sont multipliés, mais le tapis de Kairouan demeure une référence. C’est la densité du nombre de points noués au m² qui sert d’étalon pour estimer sa valeur.

Toute visite de la ville inclut celle d’un atelier ou d’un marchand de ce produit vedette, et vous y admirerez le doigté des tisseuses et le bagout des vendeurs capables de dérouler à vos pieds des dizaines de spécimens.

Patrie de la gourmandise

Autre souvenir cette fois éphémère, mais qui contribue à l’immortalité de la ville, le succulent « Makroudh ». En forme de losange, qui rappelle les motifs favoris du tapis kairouanais, cette pâtisserie locale est composée de semoule fine, farcie de pâte de dattes ou d’amandes, trempée dans le miel, et saupoudrée de graines de sésame grillées selon les variantes.

Rustique et très calorique, il accompagnera merveilleusement votre thé à la menthe. Un délice à se procurer absolument, auprès des nombreux marchands qui rivalisent dans les rues de Kairouan à coup de montagnes dorées et luisantes.