Tataouine, Chenini, Matmata : Mémoires de pierre

Le Sud tunisien n’est pas que dunes et oasis. Il possède aussi des aspects rudes et rustiques, des routes dont les trésors sont enfouis ou se confondent avec leur cadre de pierre. Prenez le temps de cette plongée dans le Sud profond, de préférence tôt le matin en période estivale ou aux saisons où la température est clémente.

Tataouine et la route des ksours

La capitale du Sud berbère, située à 110 km de Djerba, est un point de départ idéal pour sillonner la région et ses villages. Elle est avant tout, un pôle animé dopé par une agriculture basée sur les céréales et les oliviers, mais aussi un carrefour commercial, notamment grâce à sa proximité avec l’Algérie et la Libye, voisines. Son marché bihebdomadaire attire la population locale et les curieux, qui y trouvent vanneries, tissus et bijoux berbères. C’est aussi un cadre chargé d’histoire, lorsque la ville abritait le bataillon de la légion étrangère et envoûtant, le célèbre « Bat d’Af ».
Dans ses alentours, répartis en étoile, se trouvent les ksours, villages accrochés aux rochers, qui se confondent avec eux. Les habitations creusées dans les parois et le silo à grains fortifié installé au cœur des villages, témoignent de l’ingéniosité des populations à préserver leur intégrité et leurs richesses contre les menaces d’invasion.

Douiret, Ghomrassen, Ksar Ouled Soltane, Ksar Ezzahra, et le plus célèbre d’entre eux, Ksar Haddada, qui servit de décor au tournage du quatrième épisode de la saga “Star Wars”, trace un itinéraire saisissant aux allures d’éternité.

Chenini

Situé à 18 km de Tatatouine, Chenini est le ksar le plus visité. Le « nouveau » village est situé au pied de la crête rocheuse où domine une authentique citadelle, dont les dimensions imposantes offrent une vue époustouflante.

Matmata

Haut lieu du tourisme du Sud intérieur, Matmata ressuscite pleinement le passé troglodytique de la région. A 600 mètres d’altitude, le village diffère des ksours, accrochés à la montagne et en position dominante. Ses habitations sont creusées dans les rochers autour d’une cour circulaire, elle-même excavée, et représentent un autre type de protection cette fois par l’enfouissement et la dissimulation. La répartition des pièces, celles du bas étant réservées aux chambres, aux abris pour animaux et celles du haut aux réserves alimentaires, reflète une organisation socio-économique sans doute millénaire.

Largement ouvert au tourisme, Matmata vous permet une découverte minérale vivante, grâce à la visite de maisons à l’intérieur entièrement reconstitué, et même d’y apprécier des hébergements traditionnels, certes, rudimentaires, mais vous garantissant une expérience inoubliable.